30 août 2013
Texte écrit par une femme russe de passage, touchée par la beauté des Alpes et du Vallon de Réchy le jour de l'inauguration officielle de la télécabine Vercorin -Crêt du Midi
Это место -одно из самых прекрасных, что я имела счастье посетить в своей жизни. Прежде, моей страстью было море, но теперь я знаю, Альпы - это то, что должен увидеть каждый. |
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Cet endroit est l’un des plus beaux que j’ai eu le bonheur de visiter dans ma vie. Avant cela, la mer était ma passion, mais maintenant je sais. Les Alpes, c’est ce que chacun devrait voir. |
Летом гора особенно прекрасный, с бархатной травой на лугах, разбросанными по склону домиками и лениво пасущимися рядом коровами, при каждом движении которых слышен звон, как из 10 церквей. |
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L’été, la montagne est particulièrement belle, avec son herbe veloutée et ses maisons dispersées dans les pâturages où les vaches paissent paresseusement. A chaque pas, on entend des carillons comme dix églises ensemble. |
А когда ты видишь облако, повисшее над вершиной и не можешь подавить желание потрогать его , то ищешь реальный план это сделать, надо только запастись капелькой терпения и подняться немного выше, всего час-другой и можно искупаться в облаке. |
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Quand tu vois un nuage au-dessus des cimes, tu ne peux pas résister à l’envie de le toucher. Tu cherches un plan pour le faire, mais il faut simplement une dose de patience et monter un peu plus haut. A seulement une ou deux heures, tu pourras te baigner dans les nuages. |
Вообще если вы не бывали никогда в Альпах, следует немедленно выдумывать способы попасть сюда. А если вы здесь и читаете эти строки (в том случае, если понимаете язык) ну вы меня поняли. |
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Vraiment, si vous n’avez jamais vu les Alpes, inventer immédiatement un moyen pour y venir. Et si vous êtes ici et lisez ces lignes (si vous comprenez ma ma langue), vous me comprendrez. |
С любовью. |
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Avec mon affection. |
Texte russe traduit par Victoria Stakheev-Germanier
Geneviève Tenthorey auteur de la thèse:" Paysage géomorphologique du haut-Val de Réchy..." (1993 ) et coordinatrice de l'oeuvre collective "Les richesses naturelles du vallon de Réchy"
Sous la responsabilité et supervision de R.P. Bille (1996)
Poème d'automne
amours-chasse-mort
LE BRAMEDRAME
Depuis
six mois déjà, le grand cerf brun
Se
prépare avec soin à sa tâche d’automne
Une
santé de fer, une inégalable prestance
Développant ses cors à couronner le tout
Le
voici magnifique, la tête haute et forte
Il parcourt sans relâche l’immense forêt
Rassemblant sa harde avec patience
Les
biches les plus belles de Trelouraz
Qui
lui donneront les faons du printemps
Lorsque les femelles rondes mettront bas.
Les
biches travaillent leur élégance
Elles
veillent à leur nouvelle robe
Apportent légèreté et souplesse aux pas
Toujours attentives aux petits qui suivent
Admiratives des jeux des daguets fous.
Le
chasseur consciencieux bichonne son arme
Relis
avec application le règlement de chasse
Remets
ses affaires, et son permis en ordre
S’entraine sérieusement au tir et à la marche
Rêve chaque nuit d’un trophée de vacances
Un
amas poignant de peau et d’os
Une
masse de muscles inertes
Le
mufle dans la terre, lourdement
Un œil
vitreux inutilement ouvert
Un tapis rouge de sang alentour
Sans valeureux combat cors à
cors
Sans
vrai duel courageux face à face
Le
grand cerf s’est lentement affaissé
Mortellement touché à l’épaule
gauche
Par derrière, par un sniper embusqué
Cette
année tout est s’en dessus dessous
Le
géniteur exceptionnel que l’on attendait
Est mort seul, à la gloire du chasseur insolant
La hiérarchie acquise de haute lutte a été
abolie
A la pleine satisfaction des prétendants impatients
JL
RUT (JL)
Lentement il se lève, relève sa lourde tête
Rêve de futurs accouplements et de fête
Sur un replat une biche déjà l’attend
Une herbe fine à la bouche, avant les ébats
Naseaux grands ouverts, il tend le cou et la langue
Vers ce parfum canelle, à l’arrière, un goût de mangue
La violence instinctive le fait se cabrer et monter.
En point de mire, une faille miroitante à explorer
J’ai vu cet étalon dressé sur ses pattes arrière, la couvrir
Deux longs bras fébrilement pendus la cerner et la retenir
Arcbouté il dégaina son long et vibrant éperon
Qui poussé avec force alla très vite jusqu’au fond
Un flot laiteux immense, coula vers utérus
On entendit alors les chœurs de l’armée russe
Il en ressortit une flèche moins dure, apaisée, relâchée
Encore humide, que la chaleur n’a pas pu assécher
Pourquoi donc ce défilé d’hommes et de femmes
De toutes sortes, en une seule gamme
Prêts à écouter les brames du désir
Prêts à aiguiser les lames du plaisir
On observe, on se rappelle nos élans, nos gémissements
On fredonne en silence le chant des émois naissant
On compare, on s’interroge sur cette sauvagerie
On se rassure, on s’identifie, on s’inquiète à la bergerie
Puis de retour, tous racontent cette nuit unique
Nuit d’étoiles, douce, ludique, au grand jamais allégorique.
Si vous désirez tout savoir, allez à l’épicerie
Le mâle avait des cors, la femelle n’en avait pas
La biche était brune, le cerf était moins gras
Ils étaient cinq tenants des propos de quincaillerie.
On a oublié, occulté, oblitéré, on a tu le principe vital
On jouait à l’ange, et soudain revint au trot l’animal.