Catégorie adulte
1er prix
Madame Pierrette Kirchner-Zufferey pour son texte
MON VALLON
M'arrive l'heure de te louer, ô mon vallon, toi, le paysage unique, un jour, emporté dans mes bagages et retrouvé, intact, à mes retours!
Je ne puis mieux te comblerqu'en chantant l'eau qui, depuis toujours, tecreuse et ravine tes entrailles, cette eau qui va son chemin du cirque des hautes montagnes vers le dévalement de tes pentes, le ralentissement dans tes lacs et tes flaques, les chutes au bord de tes cascades, la promenade dans la plaine qui la conduit au fleuve pour la grande aventure vers la mer. Dans cet accomplissement,l'eau porte ton image, ô mon beau vallon, avec le panache de la discrétion, bien au-delà de tes frontières !
Alors vallon, rien, ni personne ne peut mieux te louer qu'elle!
Ton eau va donc son chemin, mon vallon.Vagabonde, cristalline ou laiteuse, elle se parfume aux essences de tes pentes fleuries. Elle s'enfle et se nourrit du ruissellement de tes rives!Et toujours va, te minant danssa descente selon les lois de sa destinée, selon les lois de ta vie !
Elle coule, ton eau, nourricière à souhait, poussant sa générosité dans l'alimentation de bisses porteurs de bienfaits aux alpages et aux vignes, aux champs et aux jardins. Comme elle est fraîcheau goulotde la fontaine de l'homme, de l'animal, de la fleur, de l'arbre et de l'abondante végétation qui recouvre tes versants. Ta belle eau va donc son chemin et tu restes, mon vallon, complicede sa vitalité en cueillant nos rires et nos frissonsen toutes saisons.
Ton eau, ô mon vallon, je l'entends, dans le lointain, animer mon enfance avec ses silences, ses murmures, ses grondements et ses roulements de pierres. Je la vois du haut de tes rives et de tes ponts,dans la traversée duvillage qui porte ton nom, attirante et dangereuse à la fois, courant toujours vers la plaine alors que mon regard, hier comme aujourd'hui, monte..., monte... vers ton ciel.
Vallon, ô mon Vallon,comme tu as bercé mon enfanceet comme tu chahutes encore mes rêves et mes souvenirs! Quand je prononce ton nom, c'est encore l'eau qui danse devant mes yeux et ta grande cascade qui s'offrait, chaque matin, à l'ouverture des volets. Solideet fière, elle te lance encore dans la mêlée des sites précieux, hurlant à qui sait entendre ta valeur originelle. Ah! comme j'aime cette chute d'eau, au doux nom de Pichiou! Elle semble jaillir du socle rocheux,de cette image fondatrice de l'identité de ton paysage et de qui t'aime, ô mon vallon! Elle restera la gardienne du Vallon de Réchy à jamais.
Ses embruns, que je devinais de la plaine m'appelaient, hier. J'ai répondu en empruntant le chemin des mineurs et celui des bûcherons. Soudain,la toute-puissance de ses eaux en folie figea mes élans. Jamais eau ne me fut tant inaccessible. Alors que j'avaissoif de découverte !
Allais-je grimper vers elle, par le sentier des roches, pour le grand frisson?
Oui, la voir de près, cette eau,devint mon vœux ! Et la toucher, la sentir, la humer, la goûter, la savoir coulante entre mes doigts!
Cela arriva quand, passant par le chemin du bisse de Vercorin, je l'ai traversée pieds nus! Récompensée, ma persévérance, ne fut point par le pain et le vin promis aux hommes de bonne
volonté, ni par le lait et le fromage des bergers, mais par l'eau, la myrtille et la framboise du pauvre ! Merci, ô mon beau vallon !
Que je dise encore,de mon cœur à ton cœur,jamais je ne t'oublierai!
Catégorie adulte
2eme prix
Madame Rachel Amacker-Robyr pour son texte
Tachycardie
J'attends sur le sofa
De Monsieur le docteur
Qui écoute mon cœur
Mais qui ne 1'entend pas
Voilà que le divan
Tout à coup fait des vagues
Que mon esprit divague
Et que mon corps s'étend
Canapé cramoisi
Accueille donc mon ventre
Transporte-moi dans l'antre
Du Vallon de Réchy
Offre-moi de tremper
Mes pieds sous la cascade
L'eau fraîche de baignade
Sait me ravigoter
Après ma simple douche
Je grimpe le sentier
Qui mène aux myrtilliers
Saveurs d'été en bouche
L'étage des marmottes Soumet à mes narines
Une fragrance alpine
Qui dans 1'éther bleu flotte
L'ascension
du Vallon Conduit plus haut encore
Et me surprend alors
Un spectacle sans nom
Tous mes sens en éveil
Je sens mon cœur en moi Soudain bondir de
joie
Face à tant de merveilles
Encerclé de
sommets
Au plus près du Louché
Je me revois couché
En plaine au cabinet
«
C'est le cœur
qui palpite »,
Dit le docteur
têtu.
C'est pour toi qu'il s'agite,
Val -boum! boum! -l'entends-tu ?
Catégorie adulte
3eme prix
Madame Christiane Micheloud pour
CHANTE EN MON CŒUR VALLON DE RECHY
Ref
Chante en mon cœur, vallon de Réchy De ma jeunesse le plus beau souvenir Chante en mon cœur, premier bonheur Vallon de Réchy, petit Paradis.
1.
C'est là-haut, tout là-haut le vallon de mon enfance
Nous partions, quatre copains du village d'ltravers
Excités par l'aventure, nous marchions dans l'insouciance
Vers un rêve: le lac duTsan.
2.
La montée était raide près du torrent de la Rêche Le sentier zigzaguait entre l'herbe et les cailloux D'une pierre on puisait un peu d'eau glacée et claire Quel nectar ces quelques gouttes !
3.
A l'alpage de la Lé, première pause pique-nique
Assis sur un rocher parmi les rhododendrons
Les gentianes souriaient de leurs doux yeux poétiques
Au passage d'un papillon.
4.
Après une dure montée l'Ar duTsan et ses méandres
S'étalaient au soleil entre prairies et rochers
Tout en-haut planait l'aigle, heureux nous pouvions entendre
Des marmottes le cri discret.
5.
Sous la garde de la Maya nous approchions de notre rêve Cet œil bleu, ce sourire au pied des Becs de Bosson Harassés, fatigués, mais fous de joie nous étions
Arrivés au LAC DU TSAN.
Ref
Chante en mon cœur, vallon de Réchy De ma jeunesse le plus beau souvenir Chante en mon cœur, premier bonheur Vallon de Réchy, petit Paradis.
6.
Elle montait au Mayen y faire paître sa chevrette
Le sentier était long, matin et soir elle allait ...
En arpentant ce vallon, je suivais les pas de ma mère
La sentant tout près, tout près...
Ref
Chante en mon cœur, vallon de Réchy De ma jeunesse le plus beau souvenir Chante en mon cœur, premier bonheur Vallon de Réchy, petit Paradis.